Et si Marylin Monroe n’était pas morte ? Si, lassée d’être exposée aux yeux de tous, elle avait décidé de tout plaquer pour refaire sa vie dans l’anonymat le plus complet ? La drôle de vie de Zelda Zonk, ou l’enquête originale sur un pseudonyme bien souvent emprunté par la star des années 50 pour passer inaperçue. Une folle histoire en prévision ! Malheureusement, cette intrigue est finalement assez secondaire, car le centre du récit n’est pas Zelda mais bien Hanna.
La quatrième de couverture…
” Les jours s’écoulent, un peu trop calmes, un peu trop sages; pour Hanna Reagan, lorsqu’un grave accident de voiture la cloue sur un lit d’hôpital. La campagne irlandaise a ses charmes, ainsi que son romancier de mari, mais rien de pétillant comme sa voisine de chambre, une vieille dame malicieuse et mystérieuse répondant au nom de Zelda Zonk.
A ses côtés, et n’ayant rien d’autre à faire pendant sa convalescence, Hanna se prend à rêver d’une nouvelle vie, plus éclatante. Est-elle vraiment épanouie dans son hameau perdu, dans son mariage routinier ? Alors que Zelda lui conte son existence positive et joyeuse, Hanna se demande s’il est encore possible de changer la sienne…”
Mon avis…
Hanna est une jeune femme introvertie qui se satisfait de son quotidien bien rangé. Mariée à Jeff, un ancien journaliste de guerre devenu écrivain, elle coule des jours heureux entre Patti, la fille de sa sœur hôtesse de l’air qu’elle élève, et son atelier dans lequel elle se rend chaque mardi pour réparer les trésors oubliés des maisons bourgeoises. Une existence douce et confortable aux tréfonds de la campagne irlandaise…
Pourtant, un accident de voiture va venir bouleverser ses habitudes bien ancrées. Gravement blessée mais bien en vie, elle amorce une longue période de convalescence et de remise en question. Pourquoi suis-je encore de ce monde ? Quelle est ma place ? Suis-je satisfaite de ce que j’ai construit jusque-là ? Ma vie me ressemble-t-elle ?
C’est au milieu de ce brouillard qu’apparaît Zelda Zonk, une vieille dame de 85 ans, à la mine joviale et à l’esprit aventurier. Zelda Zonk ? N’était-ce pas le patronyme qu’utilisait Marylin pour passer incognito ? Et toutes ces anecdotes distillées au compte-goutte ? Hanna sait bien que c’est absurde, Marilyn est morte il y a presque cinquante ans mais au-delà de la raison, son envie de croire à l’impossible la mène sur la voie d’une enquête délirante. Enquête qui lui permettra de faire la connaissance de Michael, le fils de Zelda…
Ce roman multiplie les connexions et propose deux intrigues en parallèle. L’enquête sur le mystère Marylin n’est finalement qu’un prétexte sur lequel reposent les bases d’une histoire romantique.
Car au contact de Zelda, Hanna découvre qu’elle s’est longtemps mise de côté, mais qu’elle a elle aussi bien besoin de vivre. Dans ce texte, il est question d’avenir, mais également d’amour et d’un désir de maternité déchirant qui ronge peu à peu le couple. Tiraillée entre son mariage plan-plan et son envie de fougue et de liberté, Hanna va enfin apprendre a écouter ses envies, non d’épouse ou de maman de substitution, mais ses envies de femme. Sans même s’en rendre compte, elle glisse dans une infidélité pleine de douceur, une passion consumante, mais sans avenir avec le fils de son étrange amie. Hanna se sent revivre, comme si cette histoire était une parenthèse nécessaire pour reprendre le contrôle de sa vie. Alors on s’attend à une prise de conscience, une envie de repartir à zéro, avec ou sans amant. Mais le dénouement est finalement un peu décevant.
Pour résumer…
Moi qui croyais que Laurence Peyrin donnerait un second souffle au mystère Marylin Monroe, elle nous livre finalement une jolie histoire de vie. Recroquevillée dans son imagination, Hanna voit en Zelda le symbole du changement de vie. Une sorte de catharsis dont l’histoire d’amour n’est qu’un dommage collatéral. On comprend où veut en venir l’auteure, malheureusement la seconde partie détonne un peu trop avec l’originalité de la première. J’aurais apprécié plus de Zelda et moins d’Hanna.
Ma note…
14/20
De Zelda à Hanna :
” Vous savez, personne n’est obligé de laisser une trace.
Si on se débarrasse de cette ambition, peut-être qu’on apprécie bien mieux la vie…”
De Michael à Hanna :
” […] Vous savez comment ça se passe.
On tombe amoureux de quelqu’un pour ce qu’il est,
et il change pour vous, en croyant bien faire.
Et on aime moins ce qu’il est devenu. […] “