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Réparer les vivants • Maylis de Kerangal

Chronique littéraire Réparer les vivants par Mally's Books
24h. Il a suffi de 24h pour que tout bascule. Pour que l’esprit fougueux de Simon abandonne son corps, pour que l’adrénaline qui faisait palpiter son cœur arrête soudain sa course. Simon a cessé d’exister. Il n’est plus un être, mais un cœur. Un cœur qui bat, qui irrigue une matière organique encore fraîche et disponible. Un cœur, un foie, des poumons, des reins qui pourront peut-être redonner espoir à des âmes en sursis. Une mort pour la vie…
Entre le chant mortuaire et l’ode à la vie, Réparer les vivants s’attarde sur les douloureux instants qui précèdent le don d’organes.


La quatrième de couverture…

” Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.”

Mon avis…

L’angoisse, la peur, le vertige des parents qui doivent prendre une décision majeure alors même que leur enfant respire encore. Un gouffre infranchissable qui laisse comme lessivé d’effroi. Puis c’est l’urgence. Le ballet hospitalier se met en branle : informer, surveiller, valider et prélever. Une mécanique bien huilée qui s’exécute au rythme des procédures. Une mécanique d’une effrayante banalité pour ceux qui sont habitués à côtoyer le pire.
A travers une écriture d’une extrême sensibilité, Maylis de Kerangal décortique les émotions de chaque personnage impliqué dans le processus de transplantation. Elle décrit d’une façon unique la fragilité de l’instant, l’urgence du moment en s’appuyant sur un phrasé alternant rapidité et longues descriptions. Sa plume aussi puissante qu’imagée donne une dimension infiniment poétique à ce sujet difficile.

Pour résumer…

Ce livre ma serré le cœur. Ce cœur qu’on a manipulé, surveillé, sublimé. Ce cœur sur lequel, moi non plus, je n’aurai jamais du compter mais qui pourtant aujourd’hui prend sa revanche sur la vie.
Je fus vivante et on m’a réparé. Je ne peux que m’incliner devant la justesse de ce récit, qui aborde le don d’organes sans excès de pathos. Réparer les vivants est un roman poignant. Une lecture profondément immersive qui nous questionne sur la symbolique que l’on accorde au cœur.

Ma note…

16/20
Citation :
” Que deviendront les salves électriques qui creusaient
si fort son cœur quand s’avançait la vague ? “
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