Les cinquante premières pages de Muchachas m’ont dépitée ! Je m’attendais à tomber sur une belle fresque de vies, sur un vrai jeu de destins croisés qui montre comment les femmes, chacune dans son quotidien, affronte les difficultés de la vie. Je m’attendais à un récit presque initiatique dans lequel les personnages féminins se trouvent pas à pas… Et je tombe nez à nez avec les éternels problèmes d’ego d’Hortense Cortés ! N’ayant jamais apprécié ce personnage, j’ai vite été refroidie, mais malgré tout, j’ai poursuivi en me disant que Pancol nous emmenait probablement sur un terrain original. Car passé cette première rencontre peu entraînante, on découvre rapidement un nouveau personnage.
La quatrième de couverture…
” Les filles sont partout dans ce roman. Elles mènent la danse. De New York à Paris, de la Bourgogne à Londres ou à Miami. Des filles qui inventent, s’enflamment, aiment. Des filles qui se battent pour la vie. Et les hommes ? Ils sont là aussi. Mais ce sont les muchachas qui dansent, dansent, dansent. Elles font voler les destins en éclats. Et ça n’en finit pas !”
Mon avis…
Stella est une sorte d’animal sauvage pressé par l’instinct de survie, et poursuivie par un passé qu’on devine aussi bancal et rouillé que la ferraillerie dans laquelle elle travaille.
Dès lors on se dit que Pancol a mis le doigt sur une intrigue originale et bien ficelée. Une histoire presque ordinaire dans une bourgade de la “France profonde”. Celle d’un coq de village, héro de la veuve et de l’orphelin, enfant martyr mais pour autant violent et manipulateur. Celle d’une jeune femme de bonne famille, douce, naïve et pourtant pleine d’avenir qui ploie sous les coups et vit sa descente aux enfers sans même sans rendre compte. Celle de Stella, une héroïne écorchée mais courageuse qui va peut-être enfin rêver à la vie qu’elle mérite. Un paysage peint de haine, de vengeances et d’humiliations qui m’a mis en haleine.
Et puis on retrouve les états d’âmes de Joséphine et là, j’ai été perdue. Durant toute la première partie du livre, j’ai eu l’impression l’alterner entre deux romans. Longtemps, je me suis demandé quel était le lien entre les héros des Yeux jaunes des crocodiles et Stella.
L’alternance des périodes de présent et de passé m’a désarçonné et même si le style de l’auteure reste agréable, je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de cet étrange mélange.
Le tout se termine sur un cliffhanger, improbable et à mon sens un peu tiré par les cheveux.
Le tout se termine sur un cliffhanger, improbable et à mon sens un peu tiré par les cheveux.
Pour résumer…
La note de l’auteure en fin d’ouvrage donne du sens à l’existence de ce récit, mais je trouve dommage d’avoir voulu faire du neuf avec du vieux alors que cette histoire de lutte et de résilience se suffisait à elle-même. Pour savoir où va se terminer cette tragique reproduction sociale du malheur, je pense peut-être poursuivre la saga, si un jour me venait une grosse panne de lecture, mais je reste sur ma faim…
Ma note…
13/20