En s’attaquant au thème de la téléréalité, Camilla Läckberg prend le risque de tomber dans le superficiel. Malheureusement en demi-teinte, L’Oiseau de mauvais augure propose des personnages peu attachants.
On passe un bon moment, ne nous y trompons pas, mais ce quatrième volet reste cependant un peu moins entraînant que les précédents.
La quatrième de couverture…
L’inspecteur Patrik Hedström est sur les dents. Il voudrait participer davantage aux préparatifs de son mariage avec Erica Falck, mais il n’a pas une minute à lui. La ville de Tanumshede s’apprête en effet à accueillir une émission de téléréalité et ses participants avides de célébrité, aussi tout le commissariat est mobilisé pour éviter les débordements de ces jeunes incontrôlables.
Hanna Kruse, la nouvelle recrue, ne sera pas de trop. D’autant qu’une femme vient d’être retrouvée morte au volant de sa voiture, avec une alcoolémie hors du commun. La scène du carnage rappelle à Patrik un accident similaire intervenu des années auparavant.
Tragique redite d’un fait divers banal ou macabre mise en scène ? Un sombre pressentiment s’empare de l’inspecteur. Très vite, alors que tout le pays a les yeux braqués sur la petite ville, la situation s’emballe. L’émission de téléréalité dérape. Les cadavres se multiplient. Un sinistre schéma émerge…
Du virtuel au réel…
Si le thème de la téléréalité était tout à fait adapté à l’époque de l’écriture du livre (publication en 2006), au moment où les émissions de téléréalité envahissaient les programmes TV de toute l’Europe, le sujet semble quelque peu usé aujourd’hui. Bien sûr, le fait que l’auteure s’intéresse à un fait de société, qui a par ailleurs lourdement impacté nos perceptions du monde, est tout à fait honorable. Malheureusement, la tentative de donner un peu de profondeur aux personnages, en les faisant passer pour des victimes d’une enfance trop difficile tombe à plat.
Quid de nos héros ?
L’histoire se concentre sur l’enquête menée par un Patrik devenu un brin imbu de sa personne, voire parfois carrément désagréable. On ne reconnait pas ce personnage si sympathique qui nous avait tant séduit dans les précédents volets. Erica, quant à elle, se trouve clairement en retrait, reléguée aux tâches typiquement féminines de l’organisation d’un mariage et de l’éducation des enfants. Où diable se trouve cette curiosité qui nous avait tant charmés ?
Le dernier tome avait laissé Anna dans une délicate position. On s’attendait à en apprendre plus. Quel dommage de ne pas avoir exploré cette piste ! Fort heureusement, on se rassurera en apprenant que la chute ouvre la voie à une nouvelle intrigue impliquant la mère d’Erica. Une histoire sur fond de secret familial qui devrait nous redonner la foi en Camilla Läckberg.
Pour résumer…
De toute la série Erica Falck, L’Oiseau de mauvais augure est le livre le moins séduisant. L’intrigue est globalement fade, les indices se distillent bien trop facilement ce qui nous mène vite sur la piste du tueur. Un tome beaucoup moins palpitant que les précédents, mais qui reste malgré tout un bon polar.
Pour ce qui est du pari rétro, c’est gagné, on fait un bon de quinze ans en arrière !
Ma note…
14/20
L’Oiseau de mauvais augure
Camilla Läckberg
479 p. Babel Noir, 9,70 €
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