Pour son quatrième roman, Federico Axat est parti loin. Très loin…Trop loin ? Que l’on ne s’y trompe pas, L’opossum rose est un bon ouvrage : complexe, précis et d’une logique implacable. Mais aussi surprenant qu’il puisse être, ce thriller pourra vite perdre de lecteur.
Attention au trop plein d’originalité…
La quatrième de couverture…
Désespéré, Ted McKay est sur le point de se tirer une balle dans le crâne lorsque, le destin s’en mêlant, un inconnu sonne à sa porte, et insiste… Ted s’apprête à aller ouvrir quand il aperçoit sur son bureau, et écrit de sa propre main, un mot on ne peut plus explicite : « Ouvre. C’est ta dernière chance. » Sauf qu’il ne se rappelle absolument pas avoir écrit ce mot.
Intrigué, il ouvre à l’inconnu, un certain Justin Lynch. Et se voit proposer un marché séduisant qui permettrait d’épargner un peu sa femme et ses filles : on lui offre de maquiller son suicide en meurtre. Mais qui est vraiment ce Lynch ?
Et quelles sont ses conditions ?
Reculer pour… ne pas sauter !
Lorsqu’on pénètre pour la première fois dans l’univers de Federico Axat, on a un peu l’impression d’entrer en plein délire psychédélique.
Ai-je affaire à un polar ?
À un thriller psychologique ?
Qui est ce héros improbable qui rejoue les scènes de sa vie sans même s’en apercevoir ?
Le sentiment de déjà vu nous oppresse. En tant que lecteur, on ne parvient pas à faire la distinction entre les souvenirs et le présent. On tourne en bourrique, on devient parano.
Puis, peu à peu, la conscience reprend ses droits, la logique également. Des limbes du cerveau émerge la réalité. De la susception de complot, on en vient à diagnostiquer la folie. Ted McKay ne serait finalement qu’un illuminé à l’esprit fort encombré ? Mais non. On explore l’inconscient pour s’apercevoir que l’humain cherche des mécanismes de protection bien au-delà du réel. En deux mots, ce livre est un piège complexe dans lequel on tombe volontiers. Mais qui ne nous satisfait qu’à moitié… La première partie du récit est très longue. On cherche les connections, on s’embrouille, et au final on tourne un peu en rond. Puis lumière se fait ! La deuxième partie nous apporte un dynamisme salutaire. Pourtant, la chute nous laisse un peu pantois.
Pour résumer…
L’opossum rose est un thriller complexe, mais son originalité, et la plume de Federico Axat nous emporte assez facilement. Pourtant il manque ce petit twist, en ferait un roman « Waouh ».
On reste un déçu par la fin qui semble avoir été pliée facilement. Dommage !
Ma note…
14/20
L’opossum rose
Federico Axat
432 p. Calmann Levy, 21,90 €