Pour son huitième roman, Emilie de Turckheim nous propose un conte revisité, emprunt de personnages décalés. Sa plume colorée nous séduit, mais l’intrigue, quelque peu décousue risque de perdre le lecteur.
Dommage, car il en aurait fallu peu à Popcorn Melody pour séduire par sa musicalité turculente…
La quatrième de couverture…
Tom Elliott est le propriétaire de l’unique supérette de Shellawick, petite ville du Midwest où le chômage et l’alcoolisme font des ravages. Seule l’usine de pop-corn du groupe Weeping Bison permet à la région de survivre. Un jour, un immense supermarché décide de s’implanter face au magasin de Tom.
Midwest : entre culture et consumerisme
Puis, on rencontre Tom, un être plein de fantaisie. Enfant-star, héro des paquets de céréales, Tom est un jeune rêveur qui n’a que peu d’ambitions. Mais c’est sans compter sur son père, barbier renommé, qui rythme sa vie au gré des millimètres de poils sectionnés. Pour lui qui a toujours vécu au plus profond du Midwest, Tom vaut mieux qu’un destin tout tracé en direction de l’usine de popcorn. Non touré de zate ! Son fils fera des études ! Qu’importe que son esprit divague aussi vite qu’arrive la tempête. Et voilà notre Tom, diplômé par miracle qui loin des aspirations de son désormais feu paternel décide de réaliser son rêve : ouvrir une supérette. Bien sûr, loin de lui l’idée de faire des affaires, ce qu’il souhaite : créer une petite bulle de « Bonheur » pour recueillir les états d’âme des habitants de Shellawick. Une source intarissable pour la poésie d’annuaires téléphonique.
La vie est belle : on se lève, on boit, on tue les mouches. Mais un jour la résignation du quotidien se voit troublée par un ennemi de taille. Un supermarché installé juste en face de chez Tom. Comment survivre à ce monstre de prix cassés et d’air climatisé ? De la folie douce, Tom sombre dans une névrose alimentée par poussière du Pierrier et les étranges habitudes d’Emily Dickinson.
Emilie de Turckheim nous propose une fable tendrement sarcastique sur vie du Midwest. Son style est délirant, nourri par une prose décomplexée entre dialogues ruraux et poésie de comptoir. Les personnages sont ouvertement loufoques, mais dont on a parfois un peu de mal à saisir les motivations. Pourtant, derrière une légèreté au ton peu commun, on voit clairement que l’auteure tisse l’étendard de deux critiques : l’anéantissement de la culture amérindienne et la destruction programmée qu’engendre la sur-consommation.
Pour résumer…
Ma note…
Popcorn Melody
Emilie de Turckheim