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La Princesse des glaces : Camilla Läckberg sublime le glauque !

Chronique littéraire La Princesse des glaces par Mally's Books - Mélissa Pontéry

Dans La princesse des glacesCamilla Läckberg conçoit une histoire tragique, mélange de pouvoir, d’amertume et d’abus sexuels. Loin du charmant port de pêche aux maisons de bois, elle dépeint un huis clos froid, presque menaçant. Le voyeurisme est à son paroxysme, mais le lecteur se laisse volontiers entraîner.

La quatrième de couverture…

« Erica Falck, trente-cinq ans, auteure de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest-suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres –, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. 
À la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide. 
Au-delà d’une maîtrise évidente des règles de l’enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et – tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol – disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu’on ne le pense. »

Erica Falck, l’héroïne des temps modernes ?

En tant que fil rouge de cette saga, le personnage d’Erica Falck est la pierre angulaire de ce roman. Erica, c’est un peu le profil de l’anti-héroïne. Légèrement enveloppée, pas forcément très à l’aise avec son image, elle multiplie les histoires d’amour foireuses et doit faire face à de profonds problèmes de famille qui ne cessent de la déstabiliser. Pourtant, Erica est adulée par son entourage qui voit en elle la star du village, devenue écrivain à succès. Tous ces paradoxes font d’elle une femme contemporaine très attachante. Finalement une héroïne, mais des temps modernes.

Autour d’elle gravite une multitude de protagonistes qui détiennent chacun un rôle clé dans l’intrigue. Au premier abord, la présence d’autant d’individus peut dérouter le lecteur, mais on se rend vite compte que c’est justement cette multiplicité qui donne du corps au récit. Chaque personnage – meurtrier compris – est décrit par la plume de Läckberg avec la même précision, le même attachement. Le choix de la narration interne qui saute de personnage en personnage accentue le mystère, car l’auteure brouille habilement les pistes. Comme souvent dans le polar, le narrateur profite de son emprise sur le lecteur pour le mener où il le souhaite et entretenir le suspense. Les rebondissements trouvent régulièrement leurs places et instaurent un rythme de lecture très agréable.

Pour résumer…

Dès ce premier livre, La princesse des glaces, on sent que Camilla Läckberg s’attache à créer un rendez-vous avec ses lecteurs. Tout au long du récit se greffent des bouts d’histoires dont les dénouements restent en suspens, ce qui laisse facilement présager une suite aux présents événements.

Finalement, l’intérêt de ce premier volet se pose davantage sur d’idylle naissante entre les deux principaux instigateurs que sur l’enquête policière en elle-même. À mon sens, cette dernière est un peu légère. Pour Läckberg, le pari d’accrocher son public semble pleinement réussi. Je retournerais bien volontiers du côté de Fjällbacka.

Ma note…

15/20

La princesse des glaces
Camilla Läckberg
512 p. Babel Noir, 9,50 €

Dans la même saga : 
Le Prédicateur
Le Tailleur de pierre
L’Oiseau de mauvais augure
L’Enfant allemand
La Sirène

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