A la suite des attentats du 13 novembre, Paris est une fête a connu un véritable engouement ; comme si le livre d’Ernest Hemingway avait le pouvoir de redonner l’espoir.
Découverte de ce roman emblématique qui dépeint un portrait léger de notre belle capitale.
La quatrième de couverture…
Miss Stein et moi étions encore bons amis lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé : ” Vous êtes tous une génération perdue. ” ” C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue.
Entre récit de vie et processus créatif
Ernest Hemingway est un jeune homme rêveur qui se nourrit déjà de ses aventures quotidiennes pour écrire des contes, des nouvelles et préparer ses premiers romans. Sans le savoir, il fréquente des librairies qui deviendront emblématiques à l’image de Shakespeare & Compagny et s’entoure d’artistes tout aussi illustres tels que le poète et musicien Ezra Pound, l’auteure Gertrud Stein et le célèbre écrivain Francis Scott Fitzgerald qui achève alors Gatsby le magnifique. J’ai d’ailleurs adoré la découverte de Fitzgerald sous l’œil d’un Hemingway qui ne mâche pas ses mots. Face à ces personnalités toutes aussi excentriques les unes que les autres, Hemingway apparaît comme un homme normal, presque un peu effacé….
Au-delà des scènes de vie, le récit nous fait partager une vision intéressante du processus d’écriture, nous met dans le contexte des débuts de la création. A l’image de beaucoup de ses confères, la vie de jeune auteur est faite de hauts et de bas financiers. Loin des paillettes du succès, on voit à quel point cela peut être dur : le doute de soi, la hantise de la page blanche, l’incapacité parfois complète de se concentrer puis le flot incontrôlable d’idées qui survient quand on s’y attend le moins. Comme chaque écrivain, Hemingway a “son truc” pour faire venir l’inspiration et suivre sa méthodologie a été fascinante. Il évoque notamment la faim criante qui l’habite certain jour et sa manière d’utiliser cette sensation de manque pour aiguiser ses sens et la transformer en énergie créatrice. C’est au cours de cette période qu’il écrivait Le soleil se lève aussi. Certes on est encore loin de la philosophie du Vieil homme et la mer, mais le fait que le texte glisse dans l’intimité de l’auteur donne aujourd’hui un angle nouveau la lecture de ses premiers romans.
Pour résumer…
Ma note…
Paris est une fête
Ernest Hemingway