Chroniques de livres Roman Saga

L’Enfant allemand, Erica Falck sur les traces de sa mère !

Chronique littéraire L'Enfant allemand par Mally's Books - Mélissa Pontéry

Lire un Camilla Läckberg, c’est un peu comme retrouver un couple d’amis le temps d’un weekend ! Alors que les quatre précédents volumes nous ont déjà permis de bien connaître Patrick et Erica, L’enfant allemand vient nous plonger dans une nouvelle intrigue, dont le personnage central n’est autre que la mère de l’héroïne.

Qu’a-t-il donc pu se passer dans les années 40 pour que la douce et rêveuse Elsy se transforme en mère distante et froide avec ses filles ? Au cœur de Fjällbacka, Erica Falck va mener l’enquête.

La quatrième de couverture…

La jeune Erica Falck a déjà une longue expérience du crime. Quant à Patrik Hedström, l’inspecteur qu’elle vient d’épouser, il a échappé de peu à la mort, et tous deux savent que le mal peut surgir n’importe où, qu’il se tapit peut-être en chacun de nous, et que la duplicité humaine, loin de représenter l’exception, constitue sans doute la règle.

Tandis qu’elle entreprend des recherches sur cette mère qu’elle regrette de ne pas avoir mieux connue et dont elle n’a jamais vraiment compris la froideur, Erica découvre, en fouillant son grenier, les carnets d’un journal intime et, enveloppée dans une petite brassière maculée de sang, une ancienne médaille ornée d’une croix gammée. Pourquoi sa mère, qui avait laissé si peu de choses, avait-elle conservé un tel objet ?

Voulant en savoir plus, elle entre en contact avec un vieux professeur d’histoire à la retraite. L’homme a un comportement bizarre et se montre élusif. Deux jours plus tard, il est sauvagement assassiné…

Dans ce cinquième volet des aventures d’Erica Falck, Camilla Läckberg mêle avec une virtuosité plus grande que jamais l’histoire de son héroïne et celle d’une jeune Suédoise prise dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Tandis qu’Erica fouille le passé de sa famille, le lecteur plonge avec délice dans un nouveau bain de noirceur nordique.

Quand une mère révèle son âme d’enfant…

Au fil des lectures des précédents volumes, le lecteur avait pu découvrir les relations particulières qu’entretenaient Erica et Anna avec leur mère Elsy. Celle-ci, malheureusement décédée dans un accident de la route, n’avait jamais donné le moindre indice sur l’éternel froideur dont elle faisait preuve avec ses deux filles. Jusqu’au jour où Erica, fouineuse invétérée et profondément blessée par le comportement de cette mère inabordable, finit par tomber sur les journaux intimes d’Elsy, alors âgée de quinze ans. L’engrenage de l’histoire familiale était activé.

Malgré les apparences, ce cinquième volet se détache quelque peu de l’histoire personnelle d’Erica et Patrick pour se concentrer sur la profondeur d’un trouble ancien. On apprécie toujours autant l’alternance passé/présent qui enrichit le texte. La figure de la mère absente se transforme soudain en une jeune fille naïve, et vient de ce fait éclairer des années d’interrogations.

On aime la capacité de Camilla Läckberg à puiser dans l’ambiguïté des sujets de société. En faisant se rencontrer histoire familiale et l’Histoire avec un grand H, l’auteure analyse encore une fois l’impact des événements passés sur l’environnement présent. Une dimension psychologique qui apporte toujours beaucoup de bienveillance à ses romans. L’Enfant allemand est encore un pari hautement réussi, probablement l’un des livres de la saga les plus fort. Seul bémol, la traduction du titre qui nous met de suite sur la piste. Dommage !

Pour résumer…

À l’image des précédents volets de la saga, L’Enfant allemand est un livre entraînant, addictif qui aborde de grands sujets de société avec beaucoup d’humanité. Au cœur d’une histoire familiale, les non-dits prennent une dimension nouvelle et pleine de compassion.

Probablement l’un des romans les plus abouti de la saga. On a hâte de découvrir la suite !

Ma note…

15/20

L’Enfant allemand
Camilla Läckberg
624 p. Babel Noir, 9,90 €

Dans la même saga
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Le Prédicateur
Le Tailleur de pierre
L’Oiseau de mauvais augure 
La Sirène

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