Dans ce recueil de nouvelles, Tatiana de Rosnay nous invite à pénétrer les coulisses plutôt que de rester sur la scène.
L’Envers du décor révèle la vérité derrière les apparences, à travers une écriture tout en finesse, telle une esquisse de la fragilité de chacun.
La quatrième de couverture…
Le vrai, le faux. Le décor, son envers. La vie comme un théâtre. Il y a celles qui cachent, sous leurs grands airs d’actrices, d’horribles et noirs secrets. D’autres dont la mémoire en friche court après un regret, un remords, une minute adorée – abhorrée.
Alors on joue. La même scène, encore et encore. Jusqu’à la rupture. Un grain de sel et tout chancelle. Un nom à la radio, le roman d’une inconnue, un mot d’amour, une rue d’avant, un basculement, et la comédie s’arrête.
Avec son sens aigu de la chute, son écriture romanesque et son talent pour créer des atmosphères uniques, Tatiana de Rosnay, à travers ces nouvelles, nous plonge dans son univers, alliant fiction et souvenirs personnels, anecdotes enfantines et pulsions adultes. Un régal.
Derrière le rideau de la vie…
Ce recueil de nouvelles s’offre comme une valse légère et troublée : chaque histoire, chaque personnage, semble porter une part de miracle et de meurtrissure. On savoure l’habile jeu de Tatiana de Rosnay : l’élégance dans la fragilité, la retenue dans le tumulte. Elle orchestre les apparences et les désillusions comme on sculpte un marbre, avec la précision d’un scalpel et la délicatesse d’un pinceau. Le décor se fissure, et c’est dans la fissure que la lumière entre.
Psychologiquement, l’auteure ne surligne rien. Elle suggère. Elle montre comment un mot, un souvenir, un objet, peuvent déverrouiller un passage, provoquer un réveil. Elle invite à sonder les zones d’ombre de la conscience et, par là même, à reconnaître la fragilité commune. On se sent concerné, transporté.
Et puis, il y a la poésie de la langue, qui palpite sous la peau des images. Une pluie légère, un visage dans l’ombre, le reflet d’une vie qui s’échappe. L’écriture nous caresse, nous intrigue, nous éveille. On a l’impression de lire un tendre murmure au-dessus du silence.
Ce recueil est un vrai plaisir de lecture. Le lecteur est entraîné dans un univers à la fois familier et distancié, dans lequel les non-dits pèsent aussi lourd que les mots. On ferme le livre en gardant l’écho des histoires dans la tête, et l’on sait qu’on ne regardera plus tout à fait un décor comme on l’a vu en entrant.
Pour résumer…
L’Envers du décor et autres nouvelles de Tatiana de Rosnay offre un ballet intimiste où s’entrelacent apparences et vérités, souvenirs et silences.
Par une écriture poétique et psychologiquement fine, elle creuse l’âme de ses personnages et invite à contempler ce qui se joue derrière le rideau. Un véritable régal.
Ma note…
17/20
L’Envers du décor et autres nouvelles
Tatiana de Rosnay
276 p. Pocket, 8,10 €
