Deux tombes, deux êtres blessés, meurtris et incroyablement seuls. Elle est bibliothécaire, intellectuelle et citadine ; il est paysan, profondément attaché à sa terre. Tout les oppose et pourtant, il suffit d’un quiproquo pour que leurs regards se croisent, s’accrochent. Un quiproquo qui est le premier d’une longue série.
Le mec de la tombe d’à côté, une histoire d’amour fraîche et originale qui redonne espoir même aux relations les plus complexes.
La quatrième de couverture…
” Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que le tape-à-l’œil de la stèle qu’il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d’autodérision. Chaque fois qu’il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis…
C’est le début d’une passion dévorante. C’est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d’amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.”
Mon avis…
Chez Désirée et Benny, le manque est omniprésent : temporel, affectif, passionnel… Tous deux cherchent la part d’aventure et de mystère qui les fera sortir de leur torpeur quotidienne. Parce qu’ils n’ont plus rien à perdre qu’ils s’accrochent l’un à l’autre et provoquent des réactions en chaîne.
Dès le début c’est l’explosion de sentiments trop longtemps enfouis. La folle rencontre des corps et des esprits forgés dans des éléments différents. Elle est l’air, il est la terre. Leur relation est nouvelle, sensuelle, déroutante et devient peu à peu profondément addictive. Puis vient le temps des considérations plus terre à terre : Comment concilier nos deux modes de vie ? L’un de nous doit-il faire une concession ? A-t-on un avenir ensemble ? Chacun tente de faire entrer l’autre dans son monde. Elle essaie de l’élever culturellement, alors que lui la souhaiterait plus intéressée par le quotidien agricole et ses enjeux. Ils se jaugent, se jugent et tâtonnent le terrain des opinions contradictoires. Ils se plient en quatre l’un pour l’autre mais n’arrivent pas à se comprendre. Finalement, la vraie question c’est « est-ce que leurs différences seront un frein à leur amour ou un enrichissement ? »
Malgré la légèreté apparente, Katarina Mazetti touche des points très sensibles de l’histoire des couples : la nécessité d’exister en tant qu’individu et non en tant que moitié de, et le challenge quotidien de la conciliation. Sous couvert de l’histoire romancée, elle touche souvent du doigt des questions philosophiques et soulève certaines thématiques sociales telles que le rapport de la femme à la maternité, l’angoisse de l’horloge biologique et la pression sociale que subissent les individus à la marge des comportements majoritaires. A mi-chemin entre la psychologue et l’ethnologue, Mazetti dresse une chronique sociétale riche en questionnements et en cynisme, notamment vis à vis des préjugés que nourrissent certaines parties de la population à l’égard des autres.
Pour résumer…
J’ai beaucoup aimé cette histoire et sa construction qui permet à chacun des personnages de laisser exprimer sa pensée. Du début à la fin, Désirée et Benny sont mis sur un pied d’égalité. Clairement, Katarina Mazetti ne souhaite pas que le lecteur prenne le parti de l’un ou de l’autre. Elle se contente de montrer manière objective à quel point construire une vie de couple peut relever du parcours du combattant, et laisse à chacun de ses personnages la possibilité de prendre ses décisions en son âme et conscience. En cela, son texte est profondément moderne et humaniste.
A mon grand plaisir, la fin est pleine de surprise et sous-entendu. Parce qu’elle est une alternative efficace aux déchirures tragiques ou aux Happy Ending, j’ai vraiment envie de découvrir très vite la suite des événements dans Le caveau de famille. C’est un livre que je recommande chaudement, pour sa petite histoire romanesque, mais surtout pour sa double lecture.
Ma note…
15/20
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