Les bouts de ficelle. C’est un titre bien énigmatique pour un livre… Un livre que je ne me souvenais même plus d’avoir acheté et qui devait traîner dans ma P.A.L numérique depuis un bon moment. Et puis parfois, ça arrive, on cherche une distraction, histoire de s’occuper et on tombe sur une petite perle. La vie ne tient qu’à une coïncidence, un fil et souvent même, un bout de ficelle.
La quatrième de couverture…
” Dans Paris. Des regards échangés, des vies qui se croisent, qui s’entremêlent. Emma et ses jolies chevilles ; Jean, le beau et patient attaché de presse d’Irwing, écrivain génial, indiscipliné et sur la touche ; Paulo, amoureux de sa mère comme tous les enfants ; Monsieur Daniel, le vendeur de Kleenex… Mille destins suspendus les uns autres par un lien ténu et imprévisible, l’amour.”
Mon avis…
Sans même le savoir, au moment où je lisais la première page, j’entrais pleinement dans l’esprit de ce livre qui parle du destin, des rencontres fortuites et surtout du fait que nous sommes tous reliés les uns aux autres par le fil tenu et éphémère de la vie.
En prenant pour scène l’effervescence d’une journée Parisienne, dans un quartier en particulier, l’auteur nous montre à quel point nos vies peuvent se croiser et que rien n’est anodin. Il raconte le quotidien d’une rue : les pompes funèbres, le magasin de chaussures, l’agence de voyage en faillite, le bar QG du quartier et de tous ces banals êtres humains qui l’animent. Dans les premières lignes, il dresse un portrait externe des personnages et se contente de nous décrire des scènes au cours desquelles on capte quelques bribes de leurs personnalités. Puis le récit avance et on entre complètement dans la vie de ces individus, on découvre les petits détails de chacun d’entre eux et on les devine, à un moment ou un autre, égratignés par la vie.
Quatre-vingt-quinze pages, c’est court pour s’attacher à des personnages, beaucoup trop diront certains, et pourtant c’est un pari qui fut pleinement gagné me concernant. En quatre-vingt-quinze pages, j’ai créé un lien ténu avec Éva, la jolie modèle pour publicité sourde et muette, avec Annabelle la jeune obèse et vendeuse de chaussures qui tente de réinventer sa vie grâce à l’aide d’un vieux et généreux médecin, avec Richard, le businessman qui peine à assumer son rôle de père et surtout avec Irwing, cet écrivain doté d’une grande lucidité… Tout simplement, les personnages sont vivants.
Pourtant dans cette histoire, l’héroïne n’en reste pas moins Paris ! Ville de romantisme par excellence elle sublime avec éclat la poésie des vies quotidiennes. Cette histoire est une bien jolie façon de découvrir autrement notre capitale. Une ode à la banalité dans ce qu’elle a de plus surprenant et qui me fait penser à un adage que j’affectionne tout particulièrement : ” Le meilleur arrive toujours quand on s’y attend le moins… “.
Pour résumer…
C’est une très bonne découverte pour moi. L’écriture moderne et dynamique de Grégoire Polet correspond bien au format de ce livre, puisque les Editions Storylab s’attachent à proposer des titres numériques à lire en moins d’une heure ; et pourtant j’ai été surprise par le lyrisme dont il fait preuve, notamment par la description des petits bonheurs. En une phrase : j’ai été dans ma bulle pendant une heure. Je ne connaissais ni l’auteur, ni ce type de petite lecture et autant dire que si toutes les histoires de Storylab sont aussi charmantes, je suis prête à faire de leurs ouvrages une collection ” Spécial voyage”.
Ma note…
15 /20
Citation :
” Paris, quelque part entre le dix-neuvième et le vingtième arrondissement,
les habitants se croisent, se frôlent, se rencontrent parfois…”