Voilà une lecture comme je les aime. Dynamique, pétillante et on ne peut plus addictive !
Petits secrets, grands mensonges était resté bien trop longtemps dans ma P.A.L, bousculé par les nombreux livres de la Rentrée Littéraire de septembre, mais je ne regrette pas de l’en avoir sorti aux moments les plus tristes de l’hiver. C’est un véritable arc-en-ciel au milieu de la grisaille ! Vous l’aurez compris, le nouveau roman de Liane Moriarty est une très, très bonne histoire ! Avis aux amateurs de croustillant.
La quatrième de couverture…
” Jane, mère célibataire, vient d’emménager à Sydney avec son petit garçon et un secret qui est le sien depuis cinq ans. Le jour de la rentrée scolaire, elle rencontre Madeline, un personnage haut en couleur avec lequel il faut compter – elle se souvient de tout et ne pardonne jamais – et Céleste, une femme à la beauté époustouflante mais qui, paradoxalement, est toujours mal à l’aise. Elles prennent toutes deux Jane sous leur aile, en faisant attention de dissimuler leurs propres secrets. Cependant, quand un simple incident impliquant les enfants de chacune des trois femmes survient à l’école, les choses s’enveniment : les commérages vont bon train, les rumeurs empoisonnées se propagent jusqu’au point où il est impossible de démêler le vrai du faux. “
Mon avis…
Dès les premiers paragraphes, on entre dans le décor. Australie, dans la baie de Sydney, une banlieue proprette et légèrement bobo. Digne d’une pub pour les assurances, les gens sont beaux, les enfants tirés à quatre épingles, les maisons bien entretenues. Wisteria Lane dans toute sa splendeur ! Dans ce quartier de Piriwee, c’est un grand jour pour les familles, les enfants vont vivre leurs premiers instants à l’école. Un grand événement qui va pourtant tourner court. Une petite fille se serait fait agresser par l’un de ses camarades.
En s’immisçant dans les petites intrigues de bacs à sable, Liane Moriarty choisi un angle original et fait petit à petit craquer le vernis de ces dames. Toutes griffes dehors, on découvre des mamans prêtes à tout pour défendre l’intégrité de leur progéniture… Prêtes à tout, voire au pire ? Car derrière l’apparente décontraction des habitants de la péninsule semblent se cacher de nombreux secrets.
L’auteure choisit de nous dévoiler l’issue avant l’histoire. Lors d’une soirée caritative organisée par l’école, quelqu’un va trouver la mort. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Dès lors, le compte à rebours commence et avec lui s’installe un sentiment d’urgence. Tout en slalomant entre la virulence et la mauvaise foi des parents, on remonte le fil des événements jusqu’à résoudre l’énigme. Des bombes sont lâchées, des indices savamment distillés. On marche sur des œufs, se délectant des cancans et des revirements de situations. Tout y est ! Le rythme, les scènes chaotiques où tout le monde fait bonne figure mais où le moindre faux pas peut faire basculer dans le malaise. Les scènes entrecoupées de face-caméra façon confession ne font que renforcer l’impression de huit-clos communautaire. Un délice de caricature !
Au premier abord, les personnages peuvent nous paraître assez stéréotypés. Céleste, l’énigmatique femme riche à la beauté époustouflante, Jane, la jeune maman timide et complexée, et Madeline, l’exubérante survoltée qui parle sans filtre. On pourrait s’offusquer la banalité des personnages, mais se serait éluder le jeu de l’auteure qui s’amuse volontairement des clichés, justement pour démontrer qu’il n’est pas si simple de juger quelqu’un sur les apparences. Méfiez-vous de l’eau qui dort, on ne rentre finalement pas si bien que ça dans le moule que vous impose la société…
Si j’ai regretté que la fin s’étale un peu, j’ai beaucoup apprécié la frivolité sournoise de ce roman. L’écriture est vive et terriblement entraînante.
Pour résumer…
En inconditionnelle de Desperate Housewives, j’ai bavé d’impatience devant le suspense de ce roman ! Le focus sur les embrouilles de cours d’école réveille les instincts les plus primitifs des parents, pour le plus grand bonheur du lecteur. Chaque situation tombe à propos, la traduction est très bien menée et le récit est fluide. C’est léger et divertissant, je n’en demande pas plus ! Un page-turner qui vous fera passer un très bon moment !
Ma note…
18/20
Coup de cœur !
Citation :
” Sa compassion tenait à la confortable position de supériorité de celle qui jouit
des véritables privilèges de la classe moyenne : époux, pavillon, emprunt.”